Vu de l’extérieur, le métier de fleuriste semble des plus attrayants : naviguer toute la journée entre senteurs et couleurs peut apparaitre comme un plaisir dont on ne se lasse jamais. Il est vrai que cette facette de la profession est susceptible de provoquer des vocations mais on peut bien se douter que, comme tout métier, celui de fleuriste possède un revers à la médaille. Avant de devenir fleuriste il est préférable de bien connaitre les tenants et les aboutissants de cette profession
Un métier polyvalent
Il serait très réducteur de considérer le fleuriste comme un simple vendeur de fleurs et de plantes. Certes, la vente représente une part importante de la profession, c’est même sa finalité. Mais tout acheteur, en quelque domaine que ce soit, attend également des conseils. Le fleuriste doit donc connaître parfaitement les végétaux, leurs cycles de vie, les soins qu’ils réclament… Et qui dit vente dit contact avec la clientèle, ce qui nécessite un bon relationnel, de la patience et de l’amabilité.
Les connaissances en botanique ne servent pas seulement à conseiller le client. Le fleuriste doit savoir faire le bon choix quand il s’approvisionne auprès des horticulteurs et apporter les soins nécessaires à la bonne conservation des produits : nettoyage, coupe, arrosage, entretien font partie de son quotidien.
Il doit se montrer adroit et créatif lors de la composition des bouquets : rester dans la tendance du moment tout en apportant sa griffe personnelle est tout un art. Cela signifie s’informer et se perfectionner en permanence grâce à des stages.
L’achat et la vente impliquent la gestion des stocks. Le fleuriste doit donc être un bon gestionnaire et savoir tenir la comptabilité.
Un métier passionnant
Pour être fleuriste, il faut avant tout être amoureux de la nature et passionné par les plantes. Les fleurs sont généralement perçues comme synonyme de joie et de fête, qu’il s’agisse de déclarer sa flamme, de célébrer un anniversaire ou de confectionner un joli décor de table. Créer des compositions originales à l’aide d’une matière vivante en jouant des couleurs et des formes procure de grandes satisfactions.
Un métier exigeant
Les journées d’un fleuriste sont longues et fatigantes. Elles démarrent très tôt par l’approvisonnement chez le grossiste (les premiers arrivés sont les mieux servis!) et ne sont pas encore terminées une fois le magasin fermé : il reste encore à ranger, à nettoyer et à évaluer les stocks. Les week-ends et jours fériés n’existent pas pour un fleuriste : c’est le moment où il réalise son meilleur chiffre d’affaire mais c’est souvent au détriment de sa vie de famille.
Les conditions de travail ne sont pas des plus faciles : debout la plupart du temps, il travaille au froid (environ 13°) et à l’humidité pour conserver leur fraîcheur aux fleurs. Quant aux coupures et autres entailles, elle sont fréquentes en raison du maniement des ciseaux et des sécateurs.
Le marché de l’emploi
L’horticulture n’a pas vraiment été atteinte par la crise : chaque année plus de 1000 postes de fleuristes sont à pourvoir dans diverses structures.
Les petits commerces, représentent 75% du secteur et sont les plus gros pourvoyeurs d’emplois. Il est à noter que le principe des fleuristes franchisés se développe de plus en plus même si beaucoup de personnes préfèrent devenir fleuriste indépendant. Les rayons spécialisés des grandes surfaces se portent bien également et les jardineries des galeries marchandes créent régulièrement des emplois.
En règle générale, un fleuriste débute d’abord comme employé et sa carrière peut évoluer à moyen terme comme responsable de rayon floral, vendeur spécialisé en pépinière ou conseiller technique de vente pour l’horticulture. C’est une façon pour le fleuriste de faire ses premières armes car la plupart du temps il finit par s’établir à son compte au bout de quelques années, même si cela implique beaucoup plus de responsabilités que le statut d’employé.
Le salaire
Le salaire du fleuriste est déterminé par la convention collective de la branche et en fonction du niveau ; ce dernier repose sur le diplôme. Ainsi, un fleuriste débutant titulaire du CAP fleuriste perçoit un salaire aux environs du Smic, ce dernier étant largement doublé quand il s’agit d’un cadre dirigeant très expérimenté.
Au bout de quelques années d’expérience beaucoup de fleuristes se mettent à leur propre compte, à la fois pour être plus indépendants et pour augmenter leurs revenus. Ces derniers sont alors fonction de leur chiffre d’affaire.
Conclusion
Malgré son exigeance le métier de fleuriste séduit toujours autant de jeunes et d’adultes en reconversion professionnelle. Sans doute le plaisir de créer des compositions originales l’emporte-t-il sur les contraintes de la profession.